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Article du 29/10/05 de L'UNION :

Jusqu'au 27 novembre, le photographe Laurent expose ses « portraits de femme » au Havana-Café. Sans autre artifice que la lumière, il modèle le visage de ces filles.

Des regards fixes, doux, énigmatiques, malicieux, troublants, parfois provocateurs et souvent envoûtants. Où que l'on se trouve, elles semblent vous regardez, vous épiez, vous scrutez, vous déshabillez du regard.

Le photographe Laurent expose, jusqu'au 27 novembre au Havana-Café (1), une sélection d'une vingtaine de clichés de son dernier travail intitulé « Portraits de femmes ».
Sans autre artifice que la lumière - et la complicité de ses modèles - ce trentenaire Laonnois imprime une ambiance à ses prises de vue.

Un drap blanc ou noir, une contre plongée, un plan serré, une lumière indirecte. suffisent à créer l'atmosphère et à changer l'image de ces visages.
« Piquer l'instant »

Si le style est très épuré, la conception ne laisse pas de place au hasard : « tout est structuré, pensé, calculé. Au moment de prendre la photo, j'ai déjà une idée très précise de ce que je veux rendre. Je place les modèles, et ce jusqu'à la moindre mèche de cheveux ».

D'abord fin dessinateur, parfois sculpteur à ses heures perdues, Laurent s'est consacré pleinement à la photo dès l'âge de 19 ans. « J'ai eu mon premier appareil photo dès l'âge de 9 ans, mais le déclic a été beaucoup plus tardif », reconnaît cet autodidacte. A l'adolescence, il griffonne sur le moindre bout de papier « le plus souvent des personnages fantastiques ».
A 18 ans, il a le déclic : « avec un crayon entre les mains, je n'arrivais pas à retranscrire mon imaginaire ».

Paradoxalement, la photographie - qui par essence fixe le réel - va lui permettre de surpasser cette frustration.

« En appuyant sur un simple bouton, j'arrivais enfin à immortaliser l'instant, piquer au vif l'action, là ou auparavant il me fallait plusieurs heures de dessin », avoue-t-il.
De jour en jour, d'expérience en expérience, d'essai en essai. La photo s'impose peu à peu.
N'écoutant que sa passion, il oriente ses études vers une fac d'arts à Amiens. Une fois dans la ville universitaire, il rejoint l'atelier photo, où il acquiert « la technique », et apprend « l'histoire de la photo ». Deux volets qu'ils n'utilisent que très peu aujourd'hui. « Je suis plus sensible à l'esthétisme qu'à la technique », reconnaît-il.

Plus « esthète » que technique. En marge de son petit boulot, animateur photo et correspondant de presse - il multiplie les séances photos, « j'ai des séries sur le jeu entre le corps et le feu, de l'abstrait, des nus. Depuis plusieurs séries, je me concentre sur l'individu avec notamment des portraits de femmes. Une série qui pourrait être complétée par des portraits au masculin », envisage-t-il.
A.A.

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